Il y a quelques jours, j’ai lu et vu 2 faits vécus et un récit métaphorique sous forme de vidéo et ces 3 histoires parlaient toutes de jugement …. négatif, bien sur ! **
Et les dégâts que cela peut faire…
Et cela m’a fait réfléchir et amenée à me questionner.
J’ai voulu comprendre pourquoi nous jugions si facilement et la majorité du temps de façon négative et surtout trouver des moyens d’en sortir !
J’ai donc fait des recherches et je vous livre mes trouvailles.
Jugement à priori
Trop souvent, pour ne pas dire à longueur de journée, nous avons des préjugés, nous portons des jugements sur les autres, émettons des opinions, donnons notre avis.
Et cela sans nous en rendre vraiment compte…
Quelques exemples :
- Nous croisons dans la rue une personne dont l’apparence nous dérange d’une manière ou d’une autre : poids, allure, comportement, etc… et immédiatement, nous allons nous faire une réflexion interne ou même l’exprimer à voix haute, selon le cas.
- Nous conduisons tranquillement et un automobiliste fait une manœuvre inadéquate. Nous aurons tendance à l’insulter mentalement et peut-être même protester contre ce chauffard.
- Nous entendons à la radio, nous voyons à la télé, sur votre page Facebook, Twitter, une nouvelle concernant un événement et/ou une personne et nous allons avoir notre avis, émettre une opinion.
- Nous croisons un collègue et nous pensons quelque chose le concernant
- Etc…
Je peux continuer la liste des exemples longtemps comme ça !
Surtout maintenant avec tout ce qui se partage sur les réseaux sociaux.
Même lorsque nous émettons un avis positif :
- Elle est belle
- Il est doué
- Ce projet est remarquable
- Cette journée était vraiment super
Nous portons un jugement … Eh oui ! Un jugement positif, certes, mais un jugement quand même !
Et c’est ainsi que nous jugeons beaucoup, sans cesse.
La plupart du temps, ces réflexions, ces opinions sur les autres vont juste traverser notre esprit ou être dit sans s’arrêter dessus et 30 secondes plus tard, nous les aurons oubliées.
Nous n’allons pas nous y arrêter.
Nous ne prendrons pas conscience de la majorité de ces pensées.
C’est presque instantané et heureusement !
Ça n’a pas de graves conséquences.
Mais pourquoi jugeons-nous ? À quoi ça nous sert ?
Définition et avantages
Pour le dictionnaire Larousse,
- « Le jugement est une activité de l’esprit permettant de juger, d’apprécier les êtres, les choses, les situations de la vie pratique et de déterminer sa conduite. »
Donc, juger fait partie de nous. Nous en avons besoin pour vivre et même survivre.
Cette capacité d’évaluer une situation, une personne peut nous sauver la vie.
Par exemple, nous pouvons juger qu’une situation est dangereuse et du coup, avoir les bons réflexes, les initiatives pour nous mettre en sécurité, etc…
2. « C’est l’action de se faire une opinion sur quelqu’un ou sur quelque chose, une appréciation, favorable ou défavorable, portée sur quelqu’un ou sur quelque chose. »
Cela signifie que nos jugements sont en lien avec nous.
Par exemple, juger dans un contexte social sert à nous distinguer de l’autre en identifiant nos ressemblances et nos différences.
Ainsi, si nous jugeons quelqu’un de grand, ça sera par rapport à notre opinion sur nous-même : être plus petit.
Parce qu’une personne de très grande taille, lui le verra comme plus petit.
Cela nous permet de nous construire notre identité.
C’est normal et sans problème…
Sauf lorsque :
- nous nous en servons pour rabaisser, dénigrer quelqu’un d’autre, pour prouver qu’on est mieux,
- nous allons les exprimer, les écrire, les partager
Cela peut être lourd de conséquences, comme dans les 3 exemples que j’ai cités (cf. tout en bas de l’article). Surtout si ce sont des jugements négatifs.
Sans compter que nos jugements peuvent générer leur propre confirmation. On parle alors de prophétie auto-réalisatriceou l’effet pygmalion.
Connaissez-vous cette notion ?
« L’effet Pygmalion (ou effet Rosenthal & Jacobson) est une prophétie autoréalisatrice qui provoque une amélioration des performances d’un sujet, en fonction du degré de croyance en sa réussite venant d’une autorité ou de son environnement. Le simple fait de croire en la réussite de quelqu’un améliore ainsi ses probabilités de succès. » Wikipédia
Mais cela veut dire que l’effet inverse existe :
« L’effet inverse est appelé effet Golem : il se traduit par une performance moindre et des objectifs moins élevés sous l’effet d’un potentiel jugé limité par une autorité (parent, professeur…) » Wikipédia
Donc, il est important de réaliser que nous jugements, positifs comme négatifs ont un impact !
Et puis, il y a … NOUS !
Auto-dévalorisation
NOUS ! qui en plus de juger les autres, nous jugeons nous-même.
Et, dans la majorité des cas, évidemment, de manière négative ! Nous nous dévalorisons, nous nous critiquons, nous portons un regard très sévère sur nos réalisations, nos comportements, notre physique, nos manières d’être et de faire…
Ça tourne en rond dans notre tête, ça devient obsédant et c’est « énergétivore ».
Nous ne pensons plus qu’à ÇA !
Qui, un jour, ne s’est pas dit :
- Quelle tête j’ai aujourd’hui !
- C’est nul ce que j’ai fait ! quand ce n’est pas : je suis nul.
- Je me suis encore trompé !
- Mais qu’est-ce que je viens de dire ? C’est n’importe quoi !
- Ça ne vaut rien
- Etc…
Comme nous nous jugeons sans cesse, nous pensons que les autres nous juge également.
Et puisque nous nous jugeons négativement, évidemment, les autres ne peuvent que nous juger négativement.
Et cela nous amène à juger les autres ! Nous entrons dans un cercle vicieux, une boucle négative.
Nous avons peur du jugement des autres, nous le redoutons, mais nous faisons de même.
C’est un éternel schéma.
C’est terrible. Ça nous « gruge », ça oriente nos regards, nos pensées, ça oriente notre manière de faire et d’être…
Et comme nous sommes des êtres humains et donc sociables, nous pouvons difficilement vivre sans relation et, par conséquent, sans être confronter au jugement des autres…Car nous ne pouvons pas empêcher les gens de penser…Nous faisons de même !
Heureusement, il existe des techniques pour sortir de ce cercle vicieux !
Solutions
1 – Résister et changer notre regard
Résister, dans la mesure du possible, à cette tendance.
Plutôt que de critiquer, être médisant, méprisant, ironique, …
Pourquoi ne pas être dans la générosité, l’admiration, l’empathie ou minimalement la neutralité bienveillante ?
Quand je me surprends à juger quelqu’un et que je le réalise, je me fais une règle de modifier mon regard ou de trouver un autre point de vue.
J’inverse mon jugement. Je démontre de l’empathie.
Par exemple, plutôt que de penser :
- « Encore un SDF qui ne fait rien », se dire : « Qu’est-ce qu’il a vécu pour en arriver là ? »
- « Qu’est-ce qu’elle est mal habillée » penser : « Elle n’a peut-être pas les moyens, j’ai de la chance »
- « Quel chauffard ! » évoquer : « Il a peut-être un urgence », ou « Il a dû faire un écart pour éviter un accident »
- « Il est toujours dans la lune » songer : « Il a peut-être des soucis. Je pourrais lui parler et voir si je peux l’aider.
2 – Être honnête vis-à-vis de nous même
Lorsque nous éprouvons un sentiment d’infériorité face à l’expertise d’une personne, que nous ressentons de l’envie, voire de la jalousie vis-à-vis des performances de l’autre (ami, collègue, parent,…), nous avons ce mauvais réflexe de le dénigrer ou de dénigrer ses réalisations pour nous rehausser.
C’est tout le thème de mon livre : « Les saboteurs sont parmi nous » que je vous invite à lire !
Reconnaître que ça vient de nous, de notre manque de confiance en nous, notre manque d’estime, va nous permettre de nuancer, de recadrer notre opinion. Ce n’est pas en rabaissant quelqu’un que nous allons nous rehausser. C’est une erreur de croire cela.
Par contre, reconnaître sa valeur, ses actions, son talent et lui évoquer sincèrement amènera des retombées positives, même pour nous !
3 – Développer estime de soi et tolérance
Comme nous sommes des êtres humains, nous sommes sociables. Et donc, nous ne pouvons pas faire abstraction, ni empêcher le regard et le jugement des autres.
Il est donc important de :
- prendre du recul : respirer par le ventre, laisser passer du temps, élargir sa vision, analyser son émotion
- acquérir un certain détachement : relativiser, replacer dans le contexte
- ne pas se laisser définir dans son identité : le jugement porté l’est sur une attitude, une comportement, un fait. Pas sur toute ma personne, ni ce que je suis
- prendre l’information qui pourrait être utile et/ou pertinente pour m’améliorer (s’il y en a !)
- développer son estime de soi pour se libérer de la peur du jugement et sa tolérance pour ne pas nous, juger les autres !
Conclusion
Voir un avis, porter un jugement, donner son opinion font partie de nous et de notre quotidien.
Ce qui est important, c’est de les utiliser à bon escient, en ne portant atteinte ni contre nous, ni contre les autres. Mais bien pour en tirer quelque chose d’utile, qui fait avancer le débat.
Sur je vous souhaite une belle semaine, remplie de jugements positifs ! 😉
* Le masculin est employé pour alléger le texte
** Voici les articles et vidéos qui m’ont inspirés à écrire sur ce sujet :
- Belgique : une présentatrice météo dénonce le racisme qu’elle subit
- Miss Italie : malgré les insultes et son handicap, elle monte sur le podium
- 5 donuts contre la tyrannie des apparences. Une vidéo géniale.
Jacqueline ARBOGAST
Entrepreneure, Auteure, Conférencière, Formatrice
@jacquelinearbogast
@strategiesevolution