– Votre meilleur (e) ami (e) vous a trahi en sortant avec votre copine (blonde au Québec) – votre copain (tchum au Québec) ?
– Vous avez subi une inondation, votre logement est parti au feu, vous avez traversé une catastrophe météorologique ?
– Vous attendiez une promotion bien méritée et c’est un autre collègue qui est nommé ?
– Vous êtes un(e) sportif-ve d’un bon niveau et un accident vous oblige à interrompre votre carrière ?
– Vous avez monté tout un dossier pour une nouveau et important contrat et c’est un autre qui récolte les lauriers ?
– Vous êtes accusé à tort d’un méfait que vous n’avez pas commis ?
– Vous venez de vous séparer parce que l’autre vous a quitté ?
– Vous avez perdu un être cher de manière subite, un enfant, votre entreprise et vous vivez un deuil ?…
Toutes ces situations sont très difficiles à vivre. Elles sont énergétivores. Elles déclenchent en nous un mélange d’émotions où : peine, colère, sentiment de trahison, de rejet, de déception, de tristesse, de deuil…. se mêlent, se chevauchent, jaillissent sans prévenir, nous replongeant dans un mal-être, un vide, voire une anxiété dévorante.
Il peut y avoir, en même temps, de l’incompréhension face à ce qui nous arrive, un sentiment d’injustice, une révolte, une remise en question profonde, lancinante avec, fréquemment, un auto-jugement négatif, une dévalorisation de soi, une faible estime de soi.
Il peut y avoir aussi de la haine vis-à-vis de « l’Autre ».
On n’a plus le goût à rien.
L’énergie est basse.
Tout nous parait fade, gris, plat, sans importance.
L’intérêt pour son travail, ses objectifs, ses projets n’est plus là.
La joie de vivre peut avoir disparue.
Nous n’avons pas l’énergie pour nous battre, nous relever, bouger même si nous désirons que la souffrance s’arrête, que ce trou à l’intérieur de nous se comble.
Cette douleur perpétuelle est insupportable et nous voulons que ça s’arrête.
Mais comment ?
Comment, dans ce contexte, sortir de ce calvaire, tourner la page, remonter la pente ?
Comment passer à autre chose, laisser derrière soi un épisode douloureux de sa vie ou une mésentente.
Définition
Si on s’en réfère à la définition du dictionnaire, tourner la page, c’est oublier un épisode douloureux de sa vie ou passer outre un malentendu. On peut tout simplement s’imaginer lire un livre et en oublier les mauvais passages. Tourner la page, c’est tout bonnement « passer à autre chose », « pardonner ».
Je ne suis pas d’accord avec la 1 ère phrase !
Les évènements marquants, qu’ils soient agréables ou difficiles, font parties de notre vécu, de notre parcours de vie.
Ils nous ont bouleversé, changé, atteint positivement ou négativement.
Donc, pour moi, ils feront toujours parti de nous !
Et pour certains d’entre eux, nous pourrons difficilement les oublier.
Et tant mieux, pour tout ce qui a été positif, nous a rempli, bonifié, nous a fait grandir, nous a comblé.
Par contre, pour tous les aléas que nous avons subis ou que nous allons traverser dans notre vie – car, que vous le vouliez ou non… vous en vivrez encore ! – ce que nous allons en faire, comment nous allons les gérer, les digérer…ça, ça nous appartient.
C’est notre choix.
C’est là où réside notre pouvoir.
– Est-ce que je vais leur donner trop d’importance ? pas assez ?
– Est-ce que je vais les garder dans mon quotidien, revenant sans cesse dessus, comme un leitmotiv ?
– Est-ce que je vais tenter de les désamorcer ? d’en enlever l’impact émotionnel ?
– Est-ce que je vais en tirer un apprentissage…ou non ?
C’est une décision qui nous appartient.
Bien sûr, dans la « vraie » vie, changer notre point de vue sur un évènement n’est souvent pas aussi simple et facile qu’on le pense ou qu’on vous le présente.
Cela peut prendre du temps.
Et il peut y avoir des freins à cette évolution, freins que nous aurons à affronter ou dépasser ou mettre de côté.
En voici quelques-uns
Les 6 freins
1. La douleur
Suite à un mésaventure tragique, difficile, inattendue…nous pouvons ressentir une grande douleur mentale, une émotion dévorante, envahissante.
Notre psychisme est comme incapable de penser rationnellement ou bien, au contraire, il réagit de manière incontrôlée ou exagérée. Nous sommes pris dans un tsunami émotionnel.
Nous pouvons montrer du chagrin, de la colère, de la tristesse… de manière excessive, en proportion à la douleur que nous ressentons. Et cela nous empêche d’avancer.
2. La peur du changement
Ce qui nous arrive nous a tellement bouleversé que nous redoutons d’autres changements. C’est comme si être « mal en point » mais en sachant pourquoi et en ayant finalement réussi à survivre avec (même mal), c’était plus facile que « d’explorer » de nouvelles façons de penser, faire, agir.
3. Ruminer +++
Nous pouvons ressentir une telle rancœur, une telle frustration que c’est comme du poison à l’intérieur de nous. Ça se répand, ça nous imprègne et nous restons focaliser dessus.
Nous repensons sans cesse à cet épisode, répétons en boucle ce qui nous est arrivé, racontant toujours le même récit des faits, analysant chaque micro-détail, essayant de tout comprendre, décortiquer, afin de mieux saisir le ou les phénomènes vécus.
Mais l’inconvénient de ce comportement, c’est qu’il ravive sans cesse la blessure, rouvrant de manière régulière, continue, le mal-être ressentit alors, nous empêchant de cicatriser progressivement.
4. La culpabilité et/ou la honte
Le sentiment de s’être fait avoir, de ne pas avoir su anticiper, d’avoir était trop confiant…
L’impression de n’avoir pas été à la hauteur, de ne pas avoir répondu aux attentes, de s’être mis en danger,
s’être mal comporter, de ne pas avoir agi de la « bonne » façon…
Autant de perceptions – erronées, évidemment – qui vont envahir notre esprit, amenant des sentiments de honte et/ou de culpabilité qu’il va falloir gérer. Et ça n’est pas évident ! loin de là !
5. Le blâme
Se plaindre et se présenter en victime, blâmant le(s) collègues, les circonstances, la vie, le manque d’informations, les mauvaises conditions climatiques, les conditions politiques, la direction, …
Autant d’arguments qui seront utilisés comme des plaintes… qui ne nous aideront en rien au bout d’un moment.
Car même si c’est nous qui avons subi « l’attaque » et qui en souffrons, mettre tout sur le dos d’éléments ou de personnes sur lesquels nous avons peu ou pas de pouvoir, ne nous aidera pas à en sortir, ni à remonter la pente.
6. Éviter totalement d’y penser
Vouloir le tasser, le mettre de côté, ne plus y penser, ne le fera pas disparaître… au contraire !
Ça sera comme un abcès qui restera là, pouvant grossir et s’infecter encore plus à tout moment.
Alors, ne pas en parler est aussi nocif que trop en parler !
Taire quelque chose qui nous touche, nous ébranle, nous fait douter de nous est tout à fait contre-productif.
Car ce qui ne s’exprime pas … s’imprime !
Tous ces éléments (et je suis sûr que nous pourrions en trouver d’autres !) vont vous freiner, voire vous bloquer dans votre processus d’évolution et ralentirons vos possibilités de tourner la page.
Il est important d’en prendre conscience, de les repérer, afin de pouvoir les contourner, passer au-dessus, vous en départir.
Et il est également important de se donner des moyens, des outils pour nous aider.
Un des premiers que je veux vous livrer est la prière de la sérénité
Prière de la sérénité
Connaissez-vous le début de la prière de la sérénité ?
Elle exprime vraiment la philosophie, l’attitude mentale qui vous aidera à passer le cap et tourner la page !
Vous n’êtes pas obligé de croire en un Dieu ou en une entité supérieure pour l’appliquer. Prenez simplement conscience de ce que cela représente comme état d’esprit à atteindre.
« Mon Dieu,
Accordez-moi le courage de changer les choses que je peux changer,
La sérénité d’accepter celles que je ne peux changer
Et la sagesse d’en connaître la différence. »
Les 10 outils aidants
En dehors ou en plus de cette philosophie, vous pouvez adopter des comportements aidants.
En voici 11 qui pourront être des pistes de solutions, ensemble ou pris séparément.
1. En parler
Parler à des personnes de confiance ou des personnes neutres, hors du drame, avec une certaine sagesse… selon vos possibilités relationnelles, peut être un excellent atout pour vous aider à surmonter votre détresse, à prendre du recul. Et pouvoir le faire à différents moments de votre cheminement peut se révéler être un bienfait par tous les bénéfices psychiques que cela va vous apporter.
Mais attention !
Il ne s’agit pas de ressasser encore et encore et nous noyer dans notre mal-être, ni de vous murer dans le silence… qui seraient des positions extrêmes.
Non, simplement, pouvoir exprimer ses émotions, son ressenti, là où on en est.
2. Se donner du temps
C’est, à mon avis, un des éléments les plus difficile à vivre. Car lorsque nous vivons une crise, c’est déstabilisant, fatigant et ça parait très long.
Alors, le 1er réflexe est de vouloir vite en sortir.
Ça n’est pas forcément la meilleure solution !
Car nous avons à prendre le temps de digérer ce qui nous arrive, à lui enlever tout empreinte émotionnelle négative.
3. Vivre la douleur, la perte, le chagrin, la colère
Reconnaître ses émotions, les accueillir, les nommer permet de mieux les vivre, les surmonter et même, en faire des bienfaits !
Si nous savons leur donner leur juste place, elles auront tendance à s’estomper tranquillement.
Si vous tentons de les tasser sans en tenir compte, elles resurgiront à un moment ou un autre, de manière intempestive. Et ça sera beaucoup plus laborieux à maitriser.
4. Accepter l’évènement
Cela rejoint ce qui est dit dans la prière de la sérénité.
Vous vous êtes trouvé au mauvais endroit au mauvais moment…
Vous avez vécu un drame pour lequel vous n’avez pas de solution, ni moyen pour l’anticiper ou le contrôler.
Le mieux que vous avez à vous avouer, c’est que vous n’y pouvez rien et accepter ce mauvais coup du sort …. dans le but de mieux rebondir !
Que pouvez-vous apprendre de cette expérience ? Que pouvez-vous en retirer comme enseignement ?
5. Changer d’environnement
Lorsque nous continuons dans l’environnement qui a causé notre malheur, y rester peut accentuer notre détresse, nous prendre beaucoup d’énergie et affaiblir notre estime de nous.
Si c’est votre cas, pensez à vous donner d’autres opportunités. Si vous avez la possibilité de :
– changer de service
– quitter le quartier où vous habitez
– côtoyer d’autres personnes
Faites-le ! N’hésitez pas.
Cela peut s’avérer très bénéfique, voire ressourçant !
6. Trouver une activité
Plus vous aurez l’esprit occupé par d’autres préoccupations, sujets, pensées, plus ça vous aidera.
Vous donnerez de cette manière des pauses à votre psychisme (qui en a bien besoin) et cela lui permettra de se ressourcer !
Donc, trouvez-vous des activités, préférablement en groupe, dans chacun des domaines essentiels de nos vies.
7. Sortez de votre zone de confort
Apprendre quelque chose de nouveau, s’inscrire dans une association, entreprendre un voyage en solitaire ou dans une région que vous ne connaissait pas, changer de profession, se lancer dans un nouveau projet, rencontrer de nouvelles personnes…
Autorisez-vous à vous lancer. Sortez de votre zone de confort.
Vous le ne savez peut-être pas…
Mais souvent, les catastrophes que nous vivons, si nous savons les traverser, se transforment en opportunités, en occasion de changement, en moyen de faire autre chose, différemment.
Pourquoi ne pas saisir cette occasion que le destin vous envoie ?
8. Passer du temps en famille
Si vous êtes entourée d’une famille saine et aimante, laissez-vous être « envelopper » par elle. Mettez votre égo de côté et sachez demander et/ou accepter son aide, son soutien, sa présence. C’est habituellement gagnant-gagnant.
Votre entourage se sent utile et en tire de la satisfaction et vous, vous bénéficiez de leur amour, tendresse, affection.
9. Prendre soin de vous
Lorsque nous sommes « secoués », démunis, ébranlés, nous avons tendance à nous laisser aller. À nous recroqueviller sur nous–même. Ça peut être très bon au début pour nous aider à gérer notre blessure. Mais ne restez pas trop longtemps dans cet état, car cela peut devenir plus nocif que bienfaisant.
Pensez de prendre soin de vous. Il existe tellement de manière de le faire !
Du simple chocolat chaud que vous vous serez préparé, en passant par une promenade au parc que vous aimez, à l’échange de texto avec votre ami(e), un bon podcast que vous écoutez, une chanson que vous fredonnez, un film que vous adorez et qui vous met en joie et que vous regardez pour la 200ème fois (au moins !), un livre que vous lisez d’une traite, un plat que vous cuisinez pour offrir à une visite, … les idées et les possibilités sont presqu’infinies !
10. Suivre une thérapie
Lorsque votre voiture tombe en panne et que vous allez chez le garagiste, lorsque vous avez besoin d’un conseil en matière de fiscalité, lorsque vous décidez de faire appel à un comptable pour vous aider pour vos impôts, vous ne vous posez pas la question de savoir : est-ce qu’il va savoir m’aider ?
La mission des thérapeutes, leurs formations, leurs expériences professionnelles font en sorte qu’ils pourront vous guider, vous supporter dans ce que vous vivez présentement. Pensez-y !
Prenez rendez-vous : https://jacquelinearbogast.com/contact/
Ça peut vous faire gagner des semaines de souffrance en moins !
Conclusion
Bien sûr, votre souffrance ne va pas disparaitre du jour au lendemain comme par un coup de magie. Cela pourra prendre un peu de temps.
Et généralement, ça s’estompera de manière progressive, un petit peu chaque jour.
Tous les conseils que je viens de vous partager serviront durant cette période de soutien et vont participer au cheminement que vous aurez à accomplir.
Car s’aider soi-même dans ce processus ne nuit pas ! Au contraire !
Cela peut vous permettre de traverser cette épreuve plus facilement et sur une durée plus courte, avec moins de dommages collatéraux.
Alors pourquoi vous en priver pour – enfin – passer à autre chose et tourner la page ?
Jacqueline ARBOGAST
Entrepreneure, Auteure, Conférencière, Formatrice
@jacquelinearbogast
@strategiesevolution