Comme je l’ai déjà expliqué précédemment, il est normal d’avoir de la négativité. C’est humain ! C’est une forme de vigilance, comme pour la peur.
Et il nous est tous arrivé de ruminer, de tourner des pensées en boucle dans notre tête, comme un hamster dans sa roue.
Le problème n’est pas que nous ayons des pensées négatives. Le problème vient quand nous croyons que nos pensées sont vraies.
Une distorsion de la pensée : le biais négatif
La cause de nos pensées négatives ? L’amygdale qui se trouve au milieu de notre cerveau et qui est là pour nous protéger du danger et analyser nos émotions.
Et puisque les émotions négatives sont parfois signes de danger, l’amygdale est donc encline à s’y attarder dans le but de nous protéger.
Mais depuis que le monde est monde, le contexte – pour lequel l’amygdale avait toute sa raison d’être – a changé. Nous ne sommes plus en train d’affronter des dinosaures, Spinosaurus, T-Rex, Diplodocus ou Vélociraptor
Donc, même s’il est important d’avoir ce « gardien », il est également nécessaire de l’actualiser, de le mettre à jour !
Car les conséquences d’un trop grand pouvoir laissé à l’amygdale sont nombreuses, durables et importantes.
L’effet le plus évident est ce qu’on appelle le biais négatif dont j’ai fait mention dans mon 1er texte. Certains l’appelle aussi : asymétrie positive-négative. C’est une distorsion de la pensée.
Votre cerveau donne plus d’importance, de poids, de pouvoir aux pensées négatives.
Sa vision est donc déformée, ne correspond pas à la réalité. L’analyse des informations se retrouve biaisée donnant plus d’importance aux éléments négatifs qu’aux élément positifs. Ce qui n’est pas neutre, ni équitable !
Et un des premiers effets est notre réaction face à une information.
Par exemple, vous venez d’apprendre que vous allez recevoir une augmentation de salaire de 5%, suite à une évaluation positive.
Déjà, vous avez eu du mal à entendre le feed-back positif qui vous a été fait et avez mis en doute beaucoup de remarques et analyses transmises sur votre travail. Vous allez juger que c’est votre supérieur a une vision faussée ! Qu’il ait mal évalué vos performances ou que c’est une évaluation similaire à vos collègues, que s’est généralisé.
Et votre réflexe négatif face à votre augmentation sera de penser que c’est exagéré, trop, parce que vous ne le méritez pas car vous avez tendance à vous mésestimer. Vous ressentez le syndrome de l’imposteur.
Mais il n’y a pas que cette conséquence d’analyse distordue …
La personne atteinte par le biais négatif aura une tendance pessimiste et aura des réflexes de pensées comme :
- L’anticipation négative
Quel que soit le projet : aller pique-niquer, réaliser un contrat, vivre une grossesse … les pensées iront vers un futur négatif mettant de l’avant tous les problèmes possibles et imaginables (mais pas forcément réels), les difficultés à venir, plutôt que le plaisir, la fierté, le bonheur
- La généralisation abusive
D’un ou de très peu d’éléments, le pessimiste généralisera l’information, les circonstances.
Par exemple :
Si en allant du point A au point B, la personne est prise dans un bouchon, elle pourra très vite déduire que cette route est toujours encombrée.
Si un automobiliste a une mauvaise conduite, elle dira que tous les conducteurs dans sa région conduisent mal
- La focalisation négative
Le pessimiste a une vision « détails » plutôt que « globale » et il va s’accrocher aux détails négatifs … évidemment !
Vous allez vous promener en forêt et, au cours de votre promenade, il y a un passage nuageux ou une ondée.
Le pessimiste ne retiendra de cette randonnée que la pluie passagère, même si le reste de la sortie s’est bien déroulé et a été agréable.
- L’analyse négative
Lors d’une analyse d’une situation, d’un projet, d’un vécu … l’attention du pessimiste portera sur le négatif potentiel ou sur ses pensées négatives. Il rejettera les aspects positifs, n’en tiendra pas compte, ne leur donnera pas leur réelle importance ou poids.
L’impact sur la santé mentale
Évidemment, tous ces comportements vont avoir des répercussions sur leur psychisme.
À la longue, plusieurs domaines de leur vie vont être atteints, contaminés
- L’évaluation personnelle
- Les relations interpersonnelles
- La non-action
- La communication
- Leur vision du monde
- Leur état mental
- L’évaluation personnelle
Les personnes négatives ont tendance à se sous-estimer, à ne voir que leurs erreurs, maladresses, défauts.
Du coup, elles ont une piètre opinion d’elles-mêmes, ne se font pas confiance et se mésestiment.
Leurs succès, leur acquis, leurs réussites leur paraient immérités, surévalués et même parfois injustifiés.
- Les relations interpersonnelles
Côtoyer un pessimiste, cela peut être difficile et nous amener à prendre des distances avec la personne. Et celle-ci verra son cercle d’amis ou de proches se restreindre et cela accentuera ses croyances négatives sur les gens, les relations, le monde.
Elle va développer des réactions pas toujours adaptées comme fuir des situations anxiogènes pour elle plutôt que de les affronter ou avoir des attitudes trop réactives, inadéquates, excessives, d’impulsivité, voire de colère. Elle donne l’impression de mal gérer ses émotions, d’être sans cesse sur la défensive, comme si elle était « attaquée ».
- La non-action
Avec sa vision déformée et négative du monde, des évènements et des choses, le pessimiste ne va pas être enclin à se mettre en action. Il va anticiper tous les scénarios négatifs possibles et cela va le freiner dans ses choix, au niveau de la prise de décision et dans la mise en place d’actions. Il pourra se sentir « paralysé ». Il adoptera une attitude passive, de non-action pour ne pas « affronter » tout le négatif qu’il a imaginé et éviter les erreurs, échecs, drames.
- La communication
Avez-vous déjà écouté une personne négative ?
Elle va se répéter plusieurs fois, va employer un ton sans réplique (puisqu’elle est sûre d’avoir raison et que c’est la vérité), va être à la limite de l’agressivité en faisant des remarques désobligeantes, en étant dans le jugement. Elle réfutera tous les arguments qui lui seront opposés, renforçant en parallèle ses croyances, puisque VOUS vous trompez !
Il n’y a pas vraiment de dialogue, mais plus un monologue auquel vous devriez adhérer.
Cela prend l’aspect d’une conversation à sens unique qui est loin de la vraie communication réciproque, équitable, avec de l’écoute active.
- La vision du monde
Avec sa vision altérée de la réalité, ses filtres biaisés et son focus sur les détails négatifs, il est évident que le pessimiste va se construire une vision du monde totalement déformée et sombre, pleine de jugements, de stéréotypes, de croyances inadéquates mais dont il sera persuadé.
C’est extrêmement difficile de lui faire changer ses idées et l’amener à voir les choses différemment, à ouvrir son esprit.
- L’état mental
Évidemment, un tel état d’esprit va avoir des répercussions sur le psychisme. Imaginez un instant que vous ayez continuellement des lunettes noires devant les yeux, qui enlèvent toutes couleurs et reliefs … Comme dans les films ou les situations dramatiques se passent dans un climat sombre, dangereux.
Le pessimiste va développer de l’anxiété avec tous ses scénarios catastrophes, imaginant le pire. Il va vivre dans le sur-stress et le résultat, à la longue, sera un état dépressif latent, voire, une dépression avérée.
Conclusion
Il ne fait pas bon vivre lorsqu’on est atteint de ce syndrome…
La personne négative n’est pas heureuse, ni épanouie, elle ne connait pas beaucoup le bonheur, elle ne jouit pas de la vie, elle porte un poids, une lourdeur sur les épaules, tout lui semble difficile, compliqué.
Il est important, si elle veut s’en sortir, de mettre en place des techniques adaptées, des changements aux niveaux de la pensée, des attitudes différentes.
Il sera peut-être nécessaire d’aller chercher de l’aide au niveau de professionnels.
Ce sont tous ces outils et solutions dont je parle dans mon prochain écrit.
Jacqueline ARBOGAST
Entrepreneure, Auteure, Conférencière, Formatrice
@jacquelinearbogast
@strategiesevolution